De la charité internationale
et de la vertu perdue
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: عن المقدام رضي الله عنه
عن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال
" ما
أكل أحد طعاما قط خيرا من أن
يأكل من عمل يده ، وإن نبي الله داود
عليه السلام كان يأكل من عمل يده"
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De
l’aveu même des autorités publiques mauritaniennes, la Mauritanie “importe 70%
de ce qu’elle consomme”. Bien que ce chiffre nous semble en-deçà de la réalité,
prenons-le pour tel et posons-nous la question d’où viennent les 30 % restants ?
La réponse ne
se fait pas attendre : de l’aide alimentaire internationale.
Jugez-en par
les déclarations officielles (d’hier et d’aujourd’hui) :
“L’Arabie
saoudite va apporter une aide de 75 millions de rials saoudiens à la
Mauritanie pour sa sécurité alimentaire ”. Mais les exemples de
l’assistance ne manquent pas :
“La France a
alloué un financement de 500 000 euros
au PAM Mauritanie en complément des 650 000 euros versés début 2010 pour
contribuer à la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée.
La Mauritanie a
reçu des Etats Unis d’Amérique une aide alimentaire de 310 tonnes de
vivres dont des huiles végétales et des lentilles.
Cette aide, d’une valeur de 273.000 dollars, a été stockée dans les magasins du Commissariat à la sécurité alimentaire à Nouakchott et sera distribuée dans le cadre des programmes de nutrition de Counterpart International. Les populations de 4 régions mauritaniennes en bénéficieront.
Elle s’ajoute à une autre cargaison de 6810 tonnes de blé américain d’une valeur de 1.371.900 dollars, réceptionnée par les autorités mauritaniennes. Les deux dons américains entrent dans le cadre de la subvention d’un programme quinquennal de 20 millions de dollars accordés par l’USAID Mauritanie.
L’Italie
va financer, pour 288 millions d’ouguiyas (environ un million de dollars), 55
microprojets et la mise en place de 65 nouveaux centres de nutrition
communautaires au nord de la Mauritanie
Le PAM a
fourni une aide alimentaire à 11 500 habitants de Rosso. L'UNICEF
collabore avec la compagnie nationale des eaux pour installer des pompes
hydrauliques, tandis que le Haut-commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés (UNHCR) a distribué 1 350 conteneurs d'eau.
La dernière
phase du programme d’aide alimentaire de l’Ambassade de France vient de
s’achever avec succès. Ce programme d’aide alimentaire et de relance vivrière
communautaire (PROFAREVCO), d’un montant de 500 000 €, soit plus de 180
millions d’ouguiyas, a été mis en œuvre par un consortium de trois opérateurs
(GRDR, Action Contre la Faim et ECODEV), en relation avec le Commissariat à la
Sécurité Alimentaire.
Un programme
d'aide alimentaire d'urgence du Secours populaire français dans la
région de l'Hodh El Gharbi, cofinancé par le Centre de Crise du Ministère des
Affaires Etrangères et le Ministère des Affaires Européennes, permettra la
distribution de 105 tonnes de nourriture à plus de 6000 personnes”
Les exemples
sont nombreux, de cette charité internationale qui ne dit pas son nom, mais posons-nous
sérieusement la question : voyez-vous un pays qui se targue d’une
croissance à deux chiffres et qui importe 70%
de ce qu’il consomme et vit pour le reste de la charité internationale.
En effet, un
pays qui croît est un pays qui produit. Car nous le rappelons, le produit
intérieur d’un pays n’est que la somme des valeurs ajoutées de ses agent
économiques. Alors à 70% de dépendance du commerce extérieur (pauvre
balance commerciale) et à dépendance structurelle de l’aide internationale, où
est la production de la Mauritanie et donc la croissance ?
Les mamelles de
l’aide internationale
Mais au-delà
des considérations purement économiques, nos décideurs se sont-ils rendu compte
qu’ils poursuivent un développement chimérique et que leur pays ne survit
que parce qu’il tête aux mamelles de l’aide internationale ?
Cela
n’offusque-t-ils pas nos oulémas qui voient leur pays se nourrir à la sueur du
front du “mécréant “ agriculteur” américain ou européen? Ne doivent-ils pas
interdire de faire que, nous musulmans imbus de notre religion du travail et de
notre fierté nous nous nourrissions au pain mal acquis ?
“عن المقدام رضي الله عنه
عن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال :" ما أكل أحد طعاما
قط خيرا من أن يأكل من عمل يده ،
وإن نبي الله داود عليه السلام كان يأكل من
عمل يده
Ce blé qui
nourrit nos enfants est-il le produit de la sueur du front de leurs pères ?
Non.
Doit-on
admettre que c’est le texan qui, loin là-bas dans son ranch, nous envoie ses
excédents pour nourrir notre progéniture ? Eh bien oui, qu’on l’appelle
“aide internationale” ou autre, c’est toujours la sueur du front de l’autre et
de son travail que l’on reçoit.
Notre prophète,
que la paix éternelle soit sur lui, n’avait-il mis en garde contre la mendicité
en ces termes :
"ما يزال الرجل يسأل الناس
حتى يأتي يوم القيامة وليس في وجهه مزعة لحم"
La honte instituée en vertu.
Et aussi
curieusement que cela puisse paraitre, nos médias, nos journaux publient en
gros titre cette aide, cette charité ; et même nos dirigeants
l’annoncent en fanfare. La honte instituée en vertu. La Mauritanie se pâme d'être la fille ainée du PAM.
Nos ministres
semblent en faire une fierté et l’inscrivent même dans leurs performances !
Ainsi recevoir
une aide internationale est “une fierté” ! Un mendiant est-il fier
de recevoir la charité. Allez le lui demander.
La fierté
appartient à celui qui donne, pas à celui qui reçoit. Comme le dit le proverbe
africain : « La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui
reçoit ». Et c’est la fierté qui nous manque.
Certes, il ne
fait pas de doute qu’aucun pays au monde n’est à l’abri de catastrophes
humanitaires ou naturelles (sècheresse, tsunami, guerre etc.) requérant
une aide internationale d’urgence qu’il pourra lui-même fournir à d’autres en
d’autres circonstances. Mais ce qui est grave c’est qu’un pays en paix, ayant
la capacité et les moyens de faire face à son propre destin, de se développer
continue à vivre de la charité internationale. Sinon en faire un recours
permanent, sans chercher à lui substituer sa propre production par ses moyens
propres.
La Mauritanie
s’est inscrite malheureusement dans une logique d’assistance permanente, qui a
fait de cette assistance un pan important de sa stratégie économique et
ses dirigeants en ont fait un moyen pour compenser leur incompétence et
l’inefficacité de leur politique économique. N’est-il pas plus facile de tendre
la main pour recevoir que de produire ?
Mais si
seulement, il ne s’agit que cela. L’aide internationale reçue est détournée et
remplit les boutiques et autres comptes de commerçants et décideurs. Et il est
probable que c’est là tout son intérêt pour nos décideurs qui y tiennent, et qui
en font une politique de la corruption et du vol généralisé. Et dans son
éternelle sagesse Dieu a pourtant bien averti :
“قال تعالى: “وكم أهلكنا
من قرية بطرت معيشتها
Pour la
Mauritanie, le développement ne sera pas pour demain. A cause de la mendicité
de ses gouvernants instituée en économie du développement, et du leurre
permanent dans lequel ils plongent leur peuple qu’ils nourrissent au pain
du Texan.
Sans une fierté
nationale, sans une vision politique, sans les lumières de sa religion, sans le labeur
et ses fruits à la sueur de son front, il n y a ni pays ni nation. Il n
y a que des individus qui se refusent à changer leur misérable condition.
قال تعالى: إن الله لا يغيّر ما بقوم حتى يغيروا
ما بأنفسهم
Pr ELY
Mustapha
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