Depuis que ould
Boulkheir est sorti de sa léthargie ouatée pour prendre parole devant la masse
de harratines en guenilles, on le sait maintenant les harratines sont des
grecs !
En effet, seuls les grecs anciens
pouvaient développer un tel sens de la logique et le pousser si loin pour
défier ainsi les lois de l’entendement. Messaoud représentant des harratines faisait
de la logique aristotélicienne sans le savoir, comme monsieur Jourdain faisait
de la prose...
Messaoud Ould Boulkheir le dit
sans sourcilier : « Les harratines ne sont pas des beidanes, mais les
harratines sont des arabes »
Phrase mémorable. Qui nous
oriente vers une piste inexplorée à ce jour : les harratines
seraient-ils des grecs ?
Ould Boulkheir développe un
syllogisme qu’il laisse incomplet :
Tous les beidanes sont des arabes
Or les harratines sont des arabes
Donc les harratines sont des
.......
Tout bon logicien remplira les
blancs (...) par « beidanes ».
En effet si a = b et c = b alors
a = c.
Si les beïdanes sont des arabes et les harratines sont des arabes alors
les harratines sont des beidanes.
Pourtant ould Boulkheir n’en fera
rien. Et pour cause. En bon tacticien il sait que son syllogisme pourrait
provoquer des dégâts dans l’égo des beidanes.
Du Syllogisme premier :
« Tous les beidanes sont des
arabes
Or les harratines sont des arabes
Donc les harratines sont des
beidanes. »
Découlera un syllogisme second :
« Tous les Harratines sont
des arabes
Or les beidanes sont des arabes
Donc les beidanes sont des...
harratines »
Et pourtant Boulkheir n’étant pas
allé au bout de son raisonnement a raté une occasion unique d’établir une
relation d’identité entre les harratines et ce qu’il appelle les beidanes. Si
les beïdanes sont des arabes et les harratines sont des arabes alors les
harratines sont des beidanes et ...les beidanes sont des harratines. En somme,
une même et unique entité. Les prémisses aboutissant alors à une conclusion
heureuse.
Est-ce à dire donc qu’être leader
historique n’empêche pas d’être historiquement incohérent ?
Cependant, et pour mieux
embrasser la réalité et le faits historiques, Ould Boulkheir aurait mieux fait
d’inverser son raisonnement :
« Les harratines ne sont pas d’origine arabe mais
les harratines sont des beidanes».
En effet qu’est-ce qui caractérise
le hartani par rapport au beidany ?
-
Couleur de peau ?
La plupart des maures ont la couleur noire et mat
-
Langue ? Les
harratines parlent Maure, comme les maures
-
Tradition ? Ils ont
les mêmes us et coutumes que les maures
-
Religion ? Ils sont
musulmans comme les maures
Alors ?
Si des
individus partagent la même langue, la même culture c’est une même communauté.
Sur quoi les
tenants de l’identité harratine peuvent différencier les harratines, des
maures ? Uniquement sur le plan des origines et là encore !
En effet, le
brassage des peuples et la diversité des origines humaines, ne répondent pas à
l’unicité de la logique classique mais à une analyse historique et factuelle.
Ainsi on
pourrait dire que les harratines sont des individus noirs de peau (capturés
dans diverses contrées d’Afrique) par les arabes au cours de leur invasion des
pays subsahariens, et au-delà, mis en esclavages , vendus et exploités. Ceci
est une réalité historique incontournable dont les séquelles continuent encore aujourd’hui
Ces êtres
capturés ont été assimilés culturellement et ont adopté, par la force des choses,
la langue, les us et coutumes des arabes. Une bonne frange d’entre eux est
devenue par les affranchissements, les mariages, les alliances et les liens de sang,
eux-mêmes des arabes (au sens nobiliaire pas au sens d’identité.)
Une
différenciation n’est donc que d’origine. L’origine négro-africaine des
harratines ne fait pas de doute, ils sont cependant devenus des beidanes, au
sens où ceux-ci ont une diversité d’origines qui va de l’arabe, au berbère au
négro-africain.
Ainsi Les zwaya
sont cependant des tribus berbères assimilées par la conquête et la soumission
aux beidanes. Les griots et les forgerons sont issus aussi de ce processus. Et
pourtant ni la zwaya, ni les griots, ni les forgerons ne se réclament autrement
que des beidanes.
En serait-il
autrement des harratines ?
Leur
différenciation historique d’avoir eu de ancêtres négro-africains et d’avoir
subi l’esclavage, n’empêche pas que ce sont des maures à part entière. Car
l’élément pertinent de leur appartenance à la famille maure n’est ni leur origine
historique, ni leur condition sociale mais leurs attributs linguistiques et
culturels.
Eussent-ils
été d’origine grecque, du moment qu’ils ont intégré socio-culturellement
l’entité maure, ils en sont devenus une partie entière.
Car s’il y a une
vérité vraie c’est que les Maures, dans leur origine même, n’ont aucune unicité
ethnique réelle. Les arabes dans leurs invasions du Nord de l’Afrique et
au-delà du Sahara se sont croisés avec une multitude d’autres peuples (berbères,
négro-africains...).
On ne peut
séparer les harratines des maures (beidanes) ils en sont une partie intégrante.
Les conditions esclavagistes qu’ils ont vécues ne leur enlèvent nullement cette
identité.
Ould Boulkheir
semble ignorer le fameux principe aristotélicien de« Non-contradiction » qui
affirme « qu’une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même
rapport, être et ne pas être dans un même sujet".
Ainsi les
harratines ne peuvent pas être des arabes et ne pas être des arabes...des maures, à moins
que Ould Boulkheir ne soit déjà allé se faire voir chez les grecs.
Pr ELY Mustapha
Superbe!.
RépondreSupprimerPertinent cher Professeur!
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