La vertu et le compromis
La Constitution du 20 juillet 1991, telle que modifiée (Article 2) dispose:
“Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus et par la voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. Aucun abandon partiel ou total de souveraineté ne peut être décidé sans le consentement du peuple. “
Cet article affirmant la souveraineté populaire, qui est sensé fonder la Mauritanie démocratique (La démocratie étant le gouvernement du peuple par le peuple), est en absolue contradiction avec le Coran (1), la sunna (2) et…. le rite malékite (3).
1) La contradiction avec le Coran.
Dieu dit, à propos de la gouvernance:
{قال الله تعالى: {فاحكم بينهم بما أنزل الله ولا تتبع أهواءهم عمّا جاءك من الحق
{ وقال: {وأنِ احكمْ بينهم بما أنزل الله ولا تتبع أهواءهم وأحذرهم أن يفتنوك عن بعض ما أنزل الله إليك
وقال: {ومن لم يحكم بما أنزل الله فأولئك هم الكافرون
وقال: { ومن لم يحكم بما أنزل الله فأولئك هم الظالمون
{ وقال: { ومن لم يحكم بما أنزل الله فأولئك هم الفاسقون
{وقال: {فلا وربك لا يؤمنون حتى يحكِّموك فيما شجر بينهم ثم لا يجدوا في أنفسهم حرجاً مما قضيت ويسلموا تسليماً
{وقال: {يا أيها الذين آمنوا أطيعوا الله وأطيعوا الرسول وأولي الأمر منكم}
وقال:{ وإذا حكمتم بين الناس أن تحكموا بالعدل
A la lecture des versets précédents du Coran, il s’avère que la constitution est incompatible avec le Coran :
La constitution dit: Le peuple est la source de tout pouvoir.
Le Coran dit: La source de tout pouvoir est le Coran
La constitution dit: La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus et par la voie de référendum
Le Coran dit: Le pouvoir appartient à Dieu, et à travers lui, à son prophète et celui qui a le pouvoir; donc tout musulman doit obéir à Dieu, au prophète et à celui qui a le pouvoir (sur cette question voir notre article “De l’obéissance au gouvernant en Islam”)
La constitution dit : Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice (du pouvoir). Aucun abandon partiel ou total de souveraineté ne peut être décidé sans le consentement du peuple.
Le Coran dit: ceux qui ne gouvernent pas par la parole de Dieu sont des mécréants et des injustes . Et tout jugement doit être juste au sens que lui donne la parole de Dieu
2) La contradiction avec la Sunna:
Et l’obéissance au gouvernant est affirmée par la sunna
Ubâdat ibn El Sâmit a dit : « Le Prophète nous a fait prêter serment d’écouter et d’obéir dans ce que nous aimons et détestons, ce qui nous est facile et difficile, et de ne pas contester le pouvoir à ceux qui le détiennent. » Puis il dit : « Sauf si vous voyez un acte d’incroyance clair et évident dans lequel vous avez une preuve de la part d’Allah. » ( Hadith apporté par El Bukhârî (7056) et Muslim (1709)).
Le prophète Mohamed ordonne de ne pas contester le pouvoir à ceux qui le détiennent, et d’obéir même quand on n’accepte pas leur décision.
Et lorsqu’il envisage la désobéissance au gouvernant, c’est uniquement lorsqu’il ne respecte pas la parole de Dieu. La parole de Dieu étant la source de tout pouvoir.
Aussi , ni le peuple, ni une quelconque assemblée représentative ne détient le pouvoir.
L’obéissance est due à celui qui, a un moment donné, détient le pouvoir.
3) La contradiction avec le malékisme:
Se basant sur la parole de Dieu, et sur celle de son prophète Mohamed , le Malékisme a institué l’obéissance au gouvernant comme une obligation pour le musulman. Et il ne fait pas de doute, eut égard au principe démocratique (posé par la constitution) cette la soumission sine qua non qu’il impose au gouvernants, est contradictoire avec la démocratie.
L’imam Enes Ibnou Malek a écrit : " Il est préférable de supporter un roi injuste pendant soixante-dix ans plutôt que de laisser un peuple sans chef, ne serait-ce que le temps d'une heure. "?
L’imam Enes Ibnou Malek fils de son temps et de ses luttes fratricides au sommet du Califat était bien en droit de le dire. Lui-même en avait subit physiquement les conséquences. Mais il ne fit que dire ce que Dieu a dit et que son prophète a confirmé.(Voir notre article “De l’obéissance au gouvernant en Islam”).
En conclusion:
Peut-on avoir une Constitution qui prône la Démocratie (“le gouvernement du peuple par le peuple”), en contradiction avec la religion?
Si la réponse est non, alors il n y a que deux solutions:
- La première, c’est de rejeter (“abroger” disent les juristes) la Constitution et d’appliquer le Saint Coran, la Sunna et le Malékisme.
- La seconde, c’est rejeter le Saint Coran, la Sunna et le Malékisme et d’appliquer la Constitution.
Peut-on en effet, consacrer par constitution, la philosophie d’un Etat laïque au mépris d’un peuple musulman qui tient à sa religion , ou au contraire appliquer le Coran, pour un peuple qui aspire à la Démocratie?
La Constitution ayant été définie comme : “l’encadrement juridique des phénomènes politiques dans le cadre étatique”, peut-on donner cette définition de la gouvernance politique dans le Coran?
Certainement.
Hélas! en politique , le choix se faisant “rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal” (Machiavel), rarement entre le bon et le mauvais mais entre “le compromis et le compromissoire” (J. Pelletier), comment une religion de la Droiture, de la Dignité , de l’Honnêteté peut-elle régir de tels rapport?
L’Etat moderne, n’étant pas l’image de la vertu, le Coran pourrait-il en être la Constitution?
Il n’existe que des croyants vertueux, il n’existe pas d’Etat vertueux. C’est autant dire que la religion est une affaire humaine et non une affaire d’Etat. L’Etat pouvant protéger la vertu, il ne peut se l’attribuer.
Religion d’Etat ou religion de l’Etat, le seul état de la religion, c’est la foi du croyant.
Pr ELY Mustapha
Le Coran et la démocratie ne sont pas contradictoires à ce niveau décrit. D'un côté le pouvoir appartient au Coran, soit.... Si l'homme est respectueux de Allah, il doit l'être vis à vis de ses gouvernés, et la démocratie est respectée, donc par de fait, la Constitution, puisque les hommes sont égaux alors dans leur traitement réciproque. hélas l'homme n'est pas Dieu, et il préfère profiter de son pouvoir que de le partager avec les siens. C'est la seule contradiction bien réelle des choses que l'on voit chaque jour dans nos gouvernants quels qu'ils soient .....
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