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Profession ? Opposant.
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L’opposition mauritanienne, est devenue une opposition de « carrière ». Elle se professionnalise. Depuis une vingtaine d’années, elle ressemble étrangement à une collection d’individus qui fait de son « militantisme », une vocation carriériste.
En effet, les mêmes acteurs politiques depuis des années se battent pour le pouvoir. Ils ont tellement cultivé de rancœurs et de frustrations institutionnelles sinon personnelles, les uns à l’égard des autres que l’opposition en est devenue, une « entreprise » visant « coute-que coûte » l’exercice du pouvoir. Il ne s’agit plus d’œuvrer pour que la volonté du peuple soit, mais pour qu’évincer soit. De l’opposition professionnelle.
Etre « opposant » c’est devenu une profession, comme celle d’avocat, de médecin, d’ingénieur etc. L’opposant ce n’est plus l’individu militant qui adhère à une idéologie, à une vision de société, un idéal de vie à promouvoir pour lui et sa société, il est devenu, en Mauritanie, tout tendu vers la détention du pouvoir et vers la confrontation. Vers un poste « à gagner » si son mouvement arrive à ses fins, à un intérêt de classe, de clan ou de tribu si ses « amis » arrivent au pouvoir.
L’opposition a remplacé l’idéologie politique qui devait être l’instrument de son combat et de sa vision de la société et de l’Etat, par une spéculation politique perpétuelle . Spéculation qui est devenue son instrument pour arriver au pouvoir et organiser ses meetings. Les leaders des partis rêvent de devenir des Golden boys en évinçant les « boursicoteurs » qui spéculent au sommet de l’Etat.
L'opposition aujourd'hui ne propose rien de concret. Elle n'avance rien sur le plan social ou le plan économique. Elle ne participe à aucune dynamique de développement qu'elle aurait initiée ou à laquelle elle participerait. Elle est totalement focalisée sur le politique et sur l'inscription en faux par rapport à Aziz, son unique point cardinal. Par lequel elle est obnibulée. Elle est face à Aziz et dos au peuple. En ce sens, elle ne sert plus son rôle premier: l'encadrement et l'éducation des masses. Elle a professionnalisé son action vers la détention du pouvoir tout le reste semble mineur.
Etre « opposant », c’est donc devenu, une profession.
Un métier, à l’intérieur du pays et « un fonds de commerce » à l’étranger.
Des fonds de commerce qui achalandent sur leurs rayons, pour un public occidental grand consommateur, des denrées non périssables: « le racisme », l’esclavage », « l’exclusion », « la persécution » etc.
Cette « instrumentalisation » de l’opposition et de ses objectifs est en train de faire un grand tort au pays. Car dans cette cavalcade vers le pouvoir, tous les principes fondamentaux qui doivent guider l’opposition à l’intérieur et à l’extérieur, sont oubliés. Notamment faire que, par son activité partisane, l’opposition :
- ne porte pas atteinte à l’image du pays,
- ne porte pas atteinte à son intégrité et à sa sécurité,
- cherche à exercer le pouvoir, sans détruire les institutions et leur crédibilité nationale et internationale,
- privilégie le dialogue à l’affrontement,
- cherche à faire baisser les tensions extrémistes à l’intérieur et à l’extérieur (y compris dans son propre parti),
- ne considère pas les détenteurs pouvoir comme des ennemis, mais comme des individus doués de raison et capable de fléchir par le militantisme vrai et désintéressé.
Mais tout cela est-il dans l’air du temps ? Face à une opposition qui s’est durcie, à travers ses leaders, sur des bases d’une lutte carriériste, face à un pouvoir d’Etat qui chaque jour se personnalise davantage, la Mauritanie est prise entre deux feux. A moins qu’une prise de conscience nationale n’apparaisse, avant qu’il ne soit trop tard.
En effet, « La liberté consiste entre deux esclavages : l’égoïsme et la conscience. Celui qui choisit la conscience est l’homme libre. » (Victor Hugo)
Pr ELY Mustapha
On passe par tous les pics du chaud et du froid en te lisant et c'est peut-être ça savoir écrire.
RépondreSupprimervous vous placer dans quelle catégorie opposant de l'opposant; ca fait une belle 'vache qui rit' la récursivité nous étourdi; vaillant peuple des opposants hhhhhhhhh
RépondreSupprimerexcusez moi mon clavier ne marche ps bien pour ponctuation