dimanche 18 avril 2010

Avons-nous des dirigeants qui méritent le respect des citoyens?

Un langage irresponsable au sommet de l'État

Les sorties récentes de Messaoud Ould Boulkheir n'ont pas été inaperçues. Elles sont, d'abord, un pavé dans la marre d'un status quo politique qui n'a que trop duré entre l'opposition et le pouvoir mais elles expriment aussi, l'immaturité de nos dirigeants politiques.

Dans le premier cas, Messaoud, exprime un « ras-le-bol », déjà fort sensible depuis quelques mois avec l'exclusion de l'opposition des rouages de la gouvernance (le « niet » de Aziz). Dans le second cas, Messaoud illustre par ses propos le niveau réel dans lequel les politiques placent l'Etat, et le respect qu'ils ont des institutions.

En effet, lorsque le président de l'Assemblée nationale, souhaite le renversement du Président de la République, le citoyen se dira alors que ce ne sont pas là les propos d'un dirigeant responsable. Et le danger est d'autant plus grand que celui qui tient de tels propos n'est autre que le Président de l'une deux assemblées représentatives du Parlement. L'un des trois pouvoirs de l'État.

« Notre programme n'est plus le dialogue, notre programme n'est rien d'autre que le départ de Ould Abdel Aziz, la chute de son régime » a déclamé Messaoud Ould Boulkheir.

Comment peut-on demander la chute d'un président en exercice de façon publique médiatique et si vulgairement exprimée?
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Le Président de l'Assemblée nationale, reste tenu par son statut au respect des institutions, dont le pouvoir exécutif.

Même en tant que représentant de la coordination des partis d'opposition, tant son statut de parlementaire que les lois en vigueur lui interdisent de tenir de propos appelant à la crise ou à la destitution des corps constitués.
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On comprend que Ould Boulkheir hausse le ton, pour les raisons précitées, mais ce n'est point une raison pour déclencher la haine, les coups de forces et autres calamités politiques dont la Mauritanie n'a que trop souffert.

Ould Boulkheir devrait d'ailleurs être le dernier à demander le renversement de Ould Abdel Aziz, car ce dernier n'est pas allé tout seul aux accords de Dakar.  Ce n'est pas lui, non plus,  qui a forcé Ould Boulkheir a participer aux élections présidentielles.  Ce n'est pas lui qui fait a fait perdre ces élections à ould Boulkheir  et ce n'est pas lui ,enfin , qui lui a dit de rester à l'Assemblé nationale.

Alors Ould Boulkheir, s'étant reconduit dans ses fonctions de Président de l'Assemblée nationale, en oubliant que c'est Sidioca qui l'a placé là et non pas Aziz. Ayant accepté l'élection de Aziz, en oubliant Sidioca,    Ould Boulkheir n'est pas bien placé, politiquement,  pour demander le « renversement » de Aziz et pénalement, il court un grand risque.
Le ras-le-bol des dirigeants de l'Opposition ne doit pas les mener à l'irréparable. Le ras-le-bol n'est pas un prétexte pour déstabiliser les institutions et générer la crise et la zizanie, dont on sait qu'elle ne profite jusqu'à ceux qui ont les moyens de la coercition armée.

Et au bout du compte quelle image cette opposition (responsable?) donne-t-elle au citoyen?

Celle terriblement médiocre de chefs de partis revanchards (voir l'article : "Profession: opposant" ) qui jouent à pile ou face avec l'avenir de tout un peuple.
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Mais ce que l'on peut constater hélas, c'est qu'à travers les propos de Messaoud, l'opposition a pris le même chemin que les squatters du pouvoirs. Elle en a pris les attitudes et le langage.

En effet, dès son arrivée putschiste au pouvoir, Aziz avait mis à la "mode" un langage qui ne convient pas aux institutions et à leurs garants. L'on se rappelle en effet ses fameuses phrases:
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A propos de Sidioca (alors détenu au Palais des Congrès):

«  Si ce qui vous intéresse c'est seulement la personne de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, nous sommes capables de vous exposer sa dépouille dans les rues de Nouakchott »

A propos de Ould Waghef (alors détenu pour l'affaire « riz avarié »:
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"Si Ould Waghef mange le riz avarié, je le libère. »
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A propos de Daddah (venant d'inventer le concept de « rectification »):

« Daddah, ne sera jamais président même si les chinois votaient pour lui. »
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On voit bien donc que Ould Boulkheir, n'a rien inventé. Il s'inscrit dans la droite ligne phraséologique du Président-putschiste-légalement-élu.

Mais dans tout cela les institutions n'en sortent pas grandies, ni ceux qui introduisent une dangereuse vulgarité dans l'Etat, non plus.

Et face à ce manque de responsabilité et de retenue, le citoyen qui savait déjà qu'il était un dindon sait désormais que l'Etat devient une farce.
 
Pr ELY Mustapha

7 commentaires:

  1. Prof,

    Moi aussi je n'ai pas beaucoup apprecié la sortie de Messaoud demandant la tombée d'un adversaire qui a fait un concours avec lui et qui a gagné, même s'il a triché ou non. Votre constat est correct: pourquoi avoir accepté d'aller à Dakar et pourquoi ne pas avoir insisté que Sidioca ne demissionne pas? Messaoud, Daddah et Maouloud et leur keykla doivent assumer leur choix et ils n'ont consulté personne avant d'aller à Dakar et se faire avoir. A-

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  2. MR. PROF

    Moi aussi je suis d'accord avec vous, les critiques de l’opposition et en particulier celle de Messaoud sont irresponsable.

    Le fait de dire dans un mitting, ''nous ne voulos plus de dialogue''; Ceci veut dire allons y faisons la pagaille.


    Q+

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  3. urgent

    à lire chezvlane

    " le procureur général mêlé à une affaire de trafic d'influence"

    cliquez ici

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  4. En reponse á votre question,je dirais tout simplement que non.Le respect se merite et en toute franchise ni l'opposition ,ni la majorité meritent le respect et la consideration du peuple Mauritanien.A mon avis "l'opposition" est tombée trop bas pour reclamer la chute d'un president "démocratquement" élu bien que des reserves peuvent être faites á ce sujet.mais qui a accepté le dialogue avec les putchistes? Qui a poussé l'opposition à abandonner le president Ould Cheikh Abdellahi? Que veut donc cette"opposition"? Ils se rongent les ongles parceque Ould Abdel Aziz les ignore? bien fait pour eux,mais appeller le peuple à la revolte populaire est un faux pas et paut avoir des consequences dramatiques.

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  5. Mais bon sang, publiez-vous sur Cridem !!!

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  6. Mr mustapha il ne faut pas être mauvais joueur ni rancunier
    si on vous attaque, pour ma part , en tout cas, c'est que j'ai de l'estime pour votre esprit, sinon vous seriez à mes yeux insignifiant
    le débat est ainsi on attaque mais jamais vos yeux et vos oreilles ni vos lunettes mais vos écrits, il y a de la passion dans le débat mais pas de haine ni n'animosité
    il faut rester cool

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Pr ELY Mustapha