mardi 22 juillet 2008

Un leader en Transition


Les affirmations d’une interrogation

Des journaux, font état de propos interrogatifs tenus par le Président du RFD, actuel leader de l’opposition ,Ahmed Daddah répondant à ses détracteurs. Les voici :

- Qu’est-ce qui empêche le Rassemblement de coopérer avec l’institution militaire et de dialoguer avec ses commandants ?

- Pourquoi certains veulent-ils créer une animosité entre le rassemblement et les commandants militaires ?

- L’institution militaire, n’est-elle pas une institution nationale importante qui a son influence centrale de sur le devenir du pays ?

- Ceux-là (ses détracteurs) , n’admettent-ils pas que l’institution militaire fut à l’origine de l’avènement du régime démocratique actuel et c’est-elle qui maîtrise les choses ?

- Quelle différence entre le dialogue avec le Président et le dialogue avec l’institution militaire qui a proposé le Président ? Cette dernière voie de dialogue, n’est-elle pas la plus courte ? ( Voir la source ici )

لكن ما الذي يمنع التكتل من التعامل مع المؤسسة العسكرية ومن الحوار مع قادتها ،لماذا يحاول البعض خلق عداوة بين التكتل وقادة الجيش؟،أليست المؤسسة العسكرية مؤسسة وطنية هامة ولها تأثير محوري في مصير البلد؟ ألا يسلم الكثيرون ومنهم هؤلاء بأن المؤسسة العسكرية كانت وراء إنجاح النظام الحالي وأنها المتحكمة في الأمور ؟ما الفرق بين التحاور مع الرئيس والتحاور مع المؤسسة العسكرية التى أتت بالرئيس، أليست الطريق الأخيرة أقصر؟
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La portée immédiate des propos du Président du RFD : une repréhensibilité manifeste.

De tels questionnements venant du leader de l’opposition ne peuvent laisser personne indifférent et pas celle qui croit que rien ne doit se faire en dehors des institutions démocratiques. Or par de tels propos le Président du RFD, outrepasse des limites à ne pas franchir. Limites qui quand on les ignore remettent en cause l’existence même de l’Etat.

Comment un chef de l’opposition peut-il ignorer un Président démocratiquement élu pour s’adresser à une institution militaire dont le Chef suprême est le chef de l’Etat lui-même ? N’est-ce pas là une forme de sédition qui ne doit nullement avoir sa place dans le jeu démocratique. Attitude dont les conséquences sont incalculables sur la stabilité et le respect des institutions élues ?

Comment, un ancien candidat à la présidence de la République, respectueux de la légalité et des institutions républicaines peut-il émettre publiquement des idées mettant en cause la volonté du Président de la République et lui substituer celle de ses subordonnés militaires. Constitutionnellement et hiérarchiquement subordonnés à son autorité ?

Comment faire du dialogue avec les militaires plutôt qu’avec le chef de l’Etat une meilleure voie de salut ? Attitude d’autant plus répréhensible qu’elle peut s’assimiler à un appel du pied à l’isolement du Président de la République de la part des forces vives de la Nation. En somme un appel à une destitution de « fait » du Président de la république. Ce qui n’est pas admissible surtout venant d’un leader de l’opposition et qui est sensé la représenter toute entière.

Nous voyons donc que cette attitude du Président du RFD, est répréhensible à plus d’un titre, car elle ne va nullement dans le sens du respect et de la préservation de la stabilité et de l’intégrité des institutions démocratiques.

Vouloir isoler le président de la république, donner aux militaires une tutelle sur les institutions de la République, dialoguer directement avec l’institution militaire en ignorance totale des autorités politiques, c’est là une attitude non seulement irréfléchie mais aussi dangereuse.

Si l’on s’en tient à la dangerosité de tel propos, le président du RFD est bien passible d’un déni de démocratie et pire encore à une atteinte flagrante aux institutions de la République. En effet, toute manœuvre ou propos verbaux publics visant à la déstabilisation de l’Etat, à engendrer la sédition, la rébellion, la désobéissance ou à toucher à l’intégrité des institutions publiques relève sans conteste du code pénal. (Voir notamment, mais pas uniquement, la section III « Résistance, désobéissance et autres manquements envers l'autorité publique » du code pénal mauritanien : « Sera puni comme coupable de rébellion quiconque y aura provoqué, soit par des discours tenus dans les lieux ou réunions publics, soit par placards, affiches, soit par écrits ou imprimés…. (art. 199). »)

En tout état de cause et agissant sous la présomption de bonne foi, l’on pourrait croire que le Président du RFD, n’a pas voulu de tout cela , mais qu’à-t-il donc voulu « dire » par ces interrogations qui constituent malgré tout de véritables affirmations ?

Les propos d’Ahmed Daddah : Un leader qui vit encore « sa » transition.

En fait, le Président du RFD, a voulu dire tout haut ce que tout le monde dénonce directement ou indirectement. A savoir la présence des militaires dans le giron du Président de la République. Certains affirment qu’ils lui dictent ce qu’il fait, d’autres pensent qu’au contraire c’est volontairement qu’il prend en considération leur avis. Toujours est-il que dans un cas ou dans l’autre, cette présence de l’institution militaire au sommet de l’Etat quel que soit son impact a été décriée.

Ahmed Daddah, ne fait donc par ses propos que s’inscrire dans l’air du temps. Toutefois, il en tire les conséquences à un niveau qui aurait dû être moins virulent.
Sa position se résume alors en un réalisme cru : les militaires sont là, il faut faire avec. Comment faire avec ? En collaborant avec eux, pour faire changer les choses.
Une « real » politique, qui explique l’attitude d’agacement et « d’inassouvissement » démocratique des acteurs politiques.

Il semblerait donc que le Leader de l’opposition vit toujours la Transition. Et que psychologiquement malgré l’élection d’un nouveau président de la République, il est toujours en « transition ». En effet, son affirmation : « cette démocratie est due aux militaires », montre bien qu’il n’a pas encore démordu de la magistrature suprême même si cela devait se faire sous la houlette de l’institution militaire.
Alors comment faire pour que le Président s’efface, pour laisser sa place ?

Il faut l’affaiblir. Comment l’affaiblir ? En collaborant avec ceux qui sont supposés lui tenir la dragée haute : les militaires. Pour vider ses pouvoirs de toute substance.

Cette vieille tactique de la terre brûlée a un avantage, c’est de finir par isoler l’adversaire sur un lopin de son territoire pour enfin l’anéantir, sans possibilité de fuite. Elle a cependant un inconvénient majeur, c’est qu'elle peut entrainer chez l’adversaire acculé, une force du désespoir qui pourrait réellement changer l’équilibre des forces.

Appliquée à celui qui représente la nation et l’intégrité de l’Etat, à savoir le Président de la République, la tactique de la terre brulé risque d’avoir des conséquences des plus désastreuses sur les institutions et le devenir due si jeune démocratie.

C’est autant dire qu’un leader de l’opposition, doit réfléchir, agir et réagir dans le cadre des institutions démocratiques et républicaines. Respecter celui qui les représente et collaborer à affermir son pouvoir démocratique pour le bien et le salut de la Nation.

Il est absolument interdit à un leader de l’opposition quelles que soient ses bonnes intentions et sa bonne foi, de requérir (oralement ou factuellement) toute force militaire nationale ou étrangères qui pourrait affaiblir les pouvoirs du Président de la République. Il y va de la stabilité de la Nation et de sa sécurité.

Que le Leader de l’opposition, Ahmed Daddah, compose avec les autorités et les institutions élues, qu’il les influence démocratiquement à travers son parti et ses alliés politiques, comme toute opposition de par le monde. Ou s’il ne le peut , qu’il attende, dans la neutralité bienveillante 2012, cela est bien plus préférable que de réveiller les vieux démons de l’omnipotence.

Pr ELY Mustapha

1 commentaire:

  1. Je dedie cet article à notre ami Maatala du blog cana historique.
    Maatala, je te vois bondir sur cette declaration et faire une semaine de postings d'injures au president du RFD.

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