lundi 21 juillet 2008

Un cas d'école

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Nebghouha... ma nebghouha...



Décidément, le développement n’est pas pour demain en Mauritanie. Chaque fois qu’un ministre est nommé, il ne peut commencer à réaliser une partie de sa mission sans qu’il ne soit aussitôt remercié. Or les chefs de départements sont ceux qui initient les programmes et assurent, par leur présence, leur continuité.

Le « tourisme » ministériel : une catastrophe nationale

Nous avions pu montrer dans un article précédent (à lire ici) le désastre que cause à la Nation ce « tourisme » ministériel du fait des gouvernements éphémères :

« Pendant ce temps les institutions sont en rade. Les départements flottent. Les projets sont laissés au bon vouloir de ceux qui les dirigent, car ni la tutelle ni la hièrarchie ne sont présentes. Les programmes sont ralentis et chacun réagit à sa façon. Soit il attend que « son » ministre soit nommé pour reprendre les choses au début, soit il en profite. Et c'est la gestion anarchique.

Car chaque nouveau ministre qui arrive est potentiellement « un bleu » qui devra tout reprendre dès le début. Et il lui faudra du temps pour connaître les ficelles de son travail.
Difficile travail car il risque d’être un dindon d’une farce longtemps préparée avant sa venue. En effet, un nouveau ministre c’est toujours une aubaine. Car ne connaissant pas les « dossiers» il sera longtemps dépendant de ceux qui les « maîtrisent ».

Et le pouvoir appartiendra réellement à ceux qui tiennent le « terrain » du ministère depuis des années (les directeurs, les chefs de projets, les administratifs dans tous les circuits du département) et qui constituent le « noyau » dur avec lequel le ministre devra pendant des mois composer. Et suivant son aura et sa personnalité, il saura prendre en charge véritablement son département, ou au contraire devenir une boite d’enregistrement.

C’est autant dire que pour réellement remplir sa fonction, un ministre nouvellement nommé, se doit d’avoir le temps de remplir sa mission. Ainsi un minimum de quatre ans serait juste pour au moins réaliser un projet à moyen terme ou tout au moins une part cohérente d’un projet à long terme. Projet qu’un nouveau ministre pourrait valablement reprendre.

Or nos gouvernements se font et se défont sur l’année sinon sur le mois donnant ainsi une image de l’ampleur de la stérilité de leur action économique et sociale et du désastre financier qu’ils font supporter à la nation. Désastre financier, désastre temporel. Car le développement n’attend pas. Mais s’en soucient-ils vraiment ? ».

Un cas d’école : Nebghouha ou l’impossible Education

Le cas de Nebghouha, est illustratif à ce sujet. Voilà une dame placée à la tête de l’un des départements les plus obscurs de la République, l’Education nationale, et qui s’est entièrement consacrée pour le sortir de l’ornière et qui se retrouve remerciée au moment même où les réformes qu’elle a entreprises commencent à prendre leur vitesse de croisière.

Quels que soit ses supporters ou ses détracteurs, une seule question pourrait les séparer et on la pose sans états d’âme : pourquoi la ministre de l’Education nationale, au lieu de vouloir changer les choses, ne s’est-elle pas croisée les bras dans son bureau climatisé, en bénéficiant de son salaires et de ses avantages comme le font ses collègues ?

La réponse à cette question est simple : Elle a eu un courage et un cran qui a manqué à beaucoup de ses homologues dans un tel département.

Alors?

Nebhougha est-elle populaire ? Oui
Nebghouha est-elle impopulaire ? Oui.

Cela aurait-il été autrement si Nebghouha s’était enfermée dans son bureau ? Ce qui ne fut pas le cas.

Toute réforme qu’elle quelle soit fera toujours des satisfaits et des insatisfaits. Et la différence entre les premiers et les seconds n’est jamais qu’une question d’appréciation, de préjugés ou de pertes de droits acquis.

« Nebghouha, Ma Nebghouha », « on l’aime ou on ne l’aime pas » ?

Cela change-t-il vraiment les choses ? Un réformateur convaincu du bienfait de ses réformes voulant améliorer les choses, ne peut s’enquérir d’états d’âmes et de sentiments. Il agit au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Il sera jugé positivement ou négativement aux résultats obtenus.

Or ce qui arrive à Nebghouha, c’est justement que les résultats attendus de son travail, n’ont pu aboutir. Sinon partiellement. Et cela ne pardonne pas chez ses détracteurs.

La faute n’est certainement pas à Nebghouha, qui part avec une charge d’inimitiés qu’elle s’est faite auprès de certains cercles de l’Education , la faute revient à ces premiers ministres qui nomment les personnes n’ont pas pour changer l’état lamentable dans lequel se trouve le pays, mais qui les nomment pour de bas intérêts de compromis et de gestion mesquine de leur propre image.

Sacrifiant ainsi de hauts commis de l’Etat sur l’autel de leur ambition.

Ainsi va la République et ainsi s’incruste la misère. Dans l’Education et ailleurs.
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Pr ELY Mustapha

2 commentaires:

  1. Me demande bien pourquoi Nebghouha est partie. A-

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  2. La "bougeotte "est un mal frappant en mauritanie.C'est parait il une coutume chez nous.

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